
Une ile, une histoire, des hommes, un café d’exception »
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Le café Bourbon Pointu
Les pieds de porc au bourbon pointu
Thierry Jardinot
Dans la liste des produits réunionnais haut de gamme, il en est un qu’il faut absolument goûter lors d’un séjour sur l’île : le café Bourbon pointu, également appelé Laurina. Nous l’avons découvert à Grand-Coude, village d’altitude sur
les hauteurs de Saint-Joseph, où un couple de producteur passionné lui a consacré un petit musée : la Maison du Laurina.
Jacques et Marie-Claude nous racontent l’histoire singulière de cette plante, un café arabica qui a muté naturellement sur le sol réunionnais, où il a été découvert au XVIIIème siècle. Le Bourbon pointu a eu son heure de gloire avant de tomber dans l’oubli, alors que l’île abandonnait la culture du café pour se reconvertir à la canne à sucre.
Il y a une quinzaine d’années, il a été replanté, après que des spécimens aient été retrouvés dans des jardins et sélectionnés scientifiquement. Jacques et Marie-Claude font partie des pionniers de cette renaissance. Ils nous accompagnent dans leur caféière où nous découvrons le fameux Bourbon pointu, un arbuste en forme de sapin de Noël taillé pour rester à hauteur d’homme et faciliter la cueillette de ses fruits, appelés « cerises ».
Le couple les récolte quand elles sont bien rouges, avant d’enlever la pulpe et de faire sécher les grains, au soleil. La production de la Maison du Laurina est entièrement artisanale et Jacques conserve la maîtrise du produit de bout en bout en effectuant lui-même la torréfaction.
Vient le moment tant attendu de la dégustation, en compagnie de Jacques et Marie-Claude, des personnes très attachantes et pleines d’attentions pour leurs visiteurs. Le Bourbon pointu surprend d’abord par sa légèreté : il contient très peu de caféine. Puis par la finesse des arômes qui viennent titiller nos papilles. Nous comprenons maintenant pourquoi il a été classé parmi les meilleurs cafés du monde lors de concours internationaux !
Jacques n’a aucun mal à écouler sa production, sur l’île, en France et ailleurs. Les Japonais, qui ont encouragé la relance du Laurina à La Réunion, se l’arrachent pour satisfaire une clientèle de connaisseurs, prête à payer une petite fortune pour une seule tasse. Marie-Claude nous ressert : c’est bien un trésor qu’abritent les caféières des Hauts de La Réunion !